Thursday, April 27, 2006
Close-ups
Si j'ai l'air tellement concentré, c'est simplement parceque j'essaie de lire la partition, je crois ...
10ème SÉANCE
1. Enregistrer 2 chansons du spectacle que la classe a préparé
1. Enregistrer 2 chansons du spectacle que la classe a préparé
2. "Soundpainting = peinture sonore"
Comment ça fonctionne?: le chef d'orchestre dirige grâce à un langage gestuel
3. On divise les enfants en 3 "pupitres" (8-8-7): Percussion I, Percussion II, Chanteurs.
A chaque pupitre correspond un chiffre et si je fais le geste "+" ils jouent ensemble
4. Quoi jouer? Improviser!
A) Percussions 3 exemples: -un rythme régulier
- des "pêches" dirigées
- dialoguer avec son voisin (échange)
B) Chanteurs 3 exemples: - une seule note
-multitude de notes
- "pêches"
5. Nous faisons un 1er essai utilisant ces techniques & gestes
6. Deux signes supplémentaires: - "arrêter"
- le potentiomètre (+/- fort)
7. Nous faisons un 2ème essai, avec les nouveaux gestes
8. Deux autres gestes qui signifient: - "rire"
- "chuchotter"
Very Good Boom Today!
Carnet de bord: 10ème séance (sur 20 prévues en tout).
On se rend compte tout de suite en voyant les enfants que le printemps est enfin là! Il y en a plusieurs qui ont pris des sacrés couleurs au soleil, et je sens une humeur générale bien plus festive qu'auparavant. Ce qui va bien nous aider à faire en sorte que l'atelier soit un moment de créativité et de fun (excusez mes anglicismes). Et de fait, cet atelier s'avérera être l'un des plus amusants - et productifs - à ce jour.
Au programme aujourd'hui: introduction au "Soundpainting" (peinture sonore), une technique développée par l'américain Walter Thompson qui permet de diriger des improvisations musicales en orchestre, grâce à un ensemble de gestes/signaux que fait le chef d'orchestre à l'intention de ses musiciens.
Mais d'abord, nous faisons un petit détour par le spectacle qu'Angélique et les enfants ont préparé et qu'ils ont joué avant les vacances à l'occasion d'une rencontre départementale. Je leur demande d'éxécuter quelques numéros à mon intention: une sorte de rap à 3 (vous me rappelez le titre, SVP les garçons?), une chanson "dada" sur un poème de Tristan Tzara, un poème de Nerval (Pythagore), et enfin une version spéciale de notre thème fétiche "Big Bad Boom (in the classroom)". Je suis sûr qu'on va pouvoir se servir de certaines choses pour la sonorisation du film...
Nous passons ensuite au travail sur le soundpainting. Je montre quelques gestes aux enfants et leur explique comment ils peuvent "jouer" en réponse. "Quoi jouer? Improviser!" Improviser... c'est pas facile quand on n'en a pas l'habitude, surtout là devant tout le monde. Mais heureusement, j'ai affaire à une classe bourée de talent(s), et qui déborde d'idées. Si je leur demande de me jouer tous ensemble un rythme, par exemple, ils le font presque sans hésitation aucune, et ça sonne! Comme de vrais pros! Pareil lorsque je leur fais signe de jouer des "pêches" (son court et puissant), ils sont tous ensemble comme un seul homme. Et ce sont presque tous des enfants qui n'ont pas étudié la musique par ailleurs. Malgré tout, j'entends clairement que la musique fait partie de leur environnement, et qu'ils ont déjà acquis une culture musicale non négligeable grâce aux CD, radios, clips, etc. Je soupçonne aussi les familles de certains d'entre eux d'être très "musiciennnes", d'accorder une grande place à la musique.
Aujourd'hui, en tout cas, les enfants vont vraiment "s'éclater" et ça me fait très plaisir. Afin d'immortaliser l'occasion, je prends des clichés avec mon tout-nouvel appareil photo numérique (seulement 3,2 mpixels, mais bon...). Je vais m'empresser de les publier ici-même.
Merci encore à tous pour leur enthousiasme,
et tout spécialement à Angélique Lenhart, qui a été le moteur au départ et qui est pour beaucoup dans le succès des ateliers.
See you next Thursday!
Thursday, April 20, 2006
Fan club (suite)
Laurence, collaboratrice hors-pair!(photo prise - toujours avec ce ??!!!*** portable - dans la salle des maîtres)
Fan club
Dynamique et souriante, voici Angélique Lenhart, institutrice!
(Désolé pour la qualité de la photo, nous n'avions qu'un téléphone portable. La mise à jour de notre matériel technique est en cours)
Sunday, April 16, 2006
CONSEIL: SI DES LETTRES SONT ILLISIBLES
... allez dans "Affichage" dans la barre d'outils et sélectionnez "Codage" (ou "Jeu de caractères"), ensuite dans le menu choisissez "Unicode" (ou "Alphabet universel").
Normalement ça marche, le texte devient lisible.
Normalement ça marche, le texte devient lisible.
Ah, les vacances...
Ah, les vacances, il y a pas à dire, ça repose! Tout ce temps pour faire ce qu'on a envie, pas de devoirs à faire, de copies à corriger.
Comment passez-vous le temps en vacances? Moi, j'en profite pour travailler la contrebasse, pour écouter des CD, pour lire, pour rédiger des dossiers et ... pour préparer les prochains ateliers! Mine de rien les représentations (prévues les 12 & 13 juin) se rapprochent, et il nous reste pas mal de détails à régler avant d'être tout à fait au point.
Alors, pour la rentrée, je nous ai concocté un petit programme, dont vous me direz des nouvelles!
Comment passez-vous le temps en vacances? Moi, j'en profite pour travailler la contrebasse, pour écouter des CD, pour lire, pour rédiger des dossiers et ... pour préparer les prochains ateliers! Mine de rien les représentations (prévues les 12 & 13 juin) se rapprochent, et il nous reste pas mal de détails à régler avant d'être tout à fait au point.
Alors, pour la rentrée, je nous ai concocté un petit programme, dont vous me direz des nouvelles!
Wednesday, April 05, 2006
La dernière séance... avant les vacances
Malgré les appels à la grève contre le CPE,
Angélique et sa classe sont restés fidèles au R.V. que nous avions fixé pour un atelier le mardi 4 avril, et tout s'est passé comme prévu... enfin, à peu près.
Au programme: première mise en pratique d'accompagnement du film muet ("l'Emigrant") par les enfants. En effet, jusque-là nous avons travaillé séparément la musique et le film. Aujourd'hui, nous mettons les deux ensemble.
Comment s'y prend-on?
Laurence et moi avons choisi 2 scènes du film (le début sur le bateau - bagarre au restaurant); et tout d'abord nous les regardons tous ensemble. Ensuite nous suscitons les réactions des enfants: que se passe t-il, quel est l'atmosphère de la scène, comment pourrait-on sonoriser cela? Ils ont plein d'idées, nous les marquons sur une feuille accrochée.
Le temps passe si vite que nous pouvons seulement tenter l'accompagnement de la scène au restaurant. Nous allons utiliser le thème "Big Bad Boom" composé exprès pour cet atelier par votre serviteur, mais il faut caler les différents "tops" de démarrage en fonction de ce qui se passe à l'écran:
1. Charlot retrouve son amie du bateau, et l'invite à sa table
2. Un des clients a une altercation avec le serveur qui lui apporte l'addition
3. Le patron appelle les autres serveurs (notamment le gros méchant), qui rossent le client récalcitrant puis le mettent dehors
4. Charlot, qui s'est aperçu qu'il n'a pas d'argent, envisage le pire et essaie de se convaincre qu'il pourra se défendre par la force de ses poings...
Angélique et sa classe sont restés fidèles au R.V. que nous avions fixé pour un atelier le mardi 4 avril, et tout s'est passé comme prévu... enfin, à peu près.
Au programme: première mise en pratique d'accompagnement du film muet ("l'Emigrant") par les enfants. En effet, jusque-là nous avons travaillé séparément la musique et le film. Aujourd'hui, nous mettons les deux ensemble.
Comment s'y prend-on?
Laurence et moi avons choisi 2 scènes du film (le début sur le bateau - bagarre au restaurant); et tout d'abord nous les regardons tous ensemble. Ensuite nous suscitons les réactions des enfants: que se passe t-il, quel est l'atmosphère de la scène, comment pourrait-on sonoriser cela? Ils ont plein d'idées, nous les marquons sur une feuille accrochée.
Le temps passe si vite que nous pouvons seulement tenter l'accompagnement de la scène au restaurant. Nous allons utiliser le thème "Big Bad Boom" composé exprès pour cet atelier par votre serviteur, mais il faut caler les différents "tops" de démarrage en fonction de ce qui se passe à l'écran:
1. Charlot retrouve son amie du bateau, et l'invite à sa table
2. Un des clients a une altercation avec le serveur qui lui apporte l'addition
3. Le patron appelle les autres serveurs (notamment le gros méchant), qui rossent le client récalcitrant puis le mettent dehors
4. Charlot, qui s'est aperçu qu'il n'a pas d'argent, envisage le pire et essaie de se convaincre qu'il pourra se défendre par la force de ses poings...
Monday, April 03, 2006
Vous me reconnaissez...?
Quelques exemples de plans de travail en atelier
ATELIER LANGEVIN
classe d'Angélique Lenhart
classe d'Angélique Lenhart
2ème SÉANCE 2 février 2006
Intro.
Qu'est-ce qu'on a fait la dernière fois? De quoi se souviennent-ils spécialement? Qu'est-ce qu'ils ont bien aimé? En ont-ils parlé après entre eux ou à la maison?
A. Relaxation, respiration
*1) "On se met bien sur ses 2 pieds à plat
on laisse le poids du corps s'écouler le long des jambes jusqu'aux pieds
sentir que la plante des pieds est sur le sol jusqu'aux orteils. Mais ne pas s'éffondrer, il ya un fil qui tient
*2) Je respire par le nez et je mets les 2 mains sur le ventre et on ouvre notre acccordéon - mais bien descendre les épaules!
Expirer comme si je soufflais une bougie par une paille, avec la main j'appuie sur l'accordéon."
*3) Travail de déplacement dans la salle
- bien remplir tout l'espace, sans se heurter
- au signal on va plus vite/moins vite/on stoppe
B. Rythmes
*1) Debout-détendu. Je claque doigts "les battements de coeur de musique" qui résonne comme un instrument à l'intérieur de nous. Le poids du corps passe d'un pied sur l'autre, pendant que je dis "Tic-Tac"
*2) On met un pied vers l'avant, le poids dessus est plus lourd, il est 1,vers l'arrière c'est 2.
Sur 1 on claque les mains.
*3) Le 1 est un son (qui dure un pas), le 2 est un silence = noire/soupir
Ecrire le rythme au tableau
C. Présentation de la contrebasse
*1) De quoi est-elle faite?
- la caisse (avec table, fond, éclisses), le chevalet, les cordes attachées aux 2 extrémités, le manche (pour la main gauche)
- illustration de l'élastique tendu sur boîte Caro (=caisse)
*2) On peut en jouer de différentes manières
- avec les doigts: pizz, slap, arpégé avec pouce
- avec archet (expliquer crin cheval + collophane)
*3) "Aujourd'hui je vais vous jouer de petits extraits des styles qu'on peut jouer"
jazz (Angélique peut claquer des doigts), classique (connaissez-vous des compositeurs?), rock 'n roll (et puis on peut la faire tourner), tango, funk/soul, contemporain.
*4) faire jouer les enfants individuellement, découvrir les sons (près/loin) et les sensations de vibration
D. Composition 1: "Big Bad Boom" (écrire au tableau)
*1) On compte tous 1234, en passant d'un pied sur l'autre. On continue, mais on compte silencieusement. Je divise la classe en deux:
les premiers font "Big Bad Boom" -silence
les deuxièmes comptent silencieusement 123 - clap!
*2) Je joue le même rythme avec eux. Puis je change.
E. Ecoute de CD. Musique de film.
"A quelle genre de scène ça vous fait penser, cette musique?"
3ème SÉANCE 21 février 2006
Intro.
Qu'est-ce qu'on a fait la dernière fois? De quoi se souviennent-ils spécialement? Qu'est-ce qu'ils ont bien aimé? En ont-ils parlé après entre eux ou à la maison?
A. Relaxation, respiration
Je respire par le nez et je mets les 2 mains sur le ventre et on ouvre notre acccordéon - mais bien descendre les épaules!
+ Travail de déplacement dans la salle
B. Chant
Travail sur une phrase comme "Assis sur ton tam-tam..."
C.Rythmes
1) Debout-détendu. Je claque doigts "les battements de coeur de musique" qui résonne comme un instrument à l'intérieur de nous. Le poids du corps passe d'un pied sur l'autre, pendant que je dis "Tic-Tac"
2) On met un pied vers l'avant, le poids dessus est plus lourd, il est 1,vers l'arrière c'est 2.
Sur 1 on claque les mains.
3) Le 1 est un son (qui dure un pas), le 2 est un silence = noire/soupir
Ecrire le rythme au tableau
On compte tous 1234, en passant d'un pied sur l'autre. On continue, mais on compte silencieusement
Composition 1: "Big Bad Boom" (écrire au tableau & travailler vocabulaire)
"Cette chanson m'a été inspirée par la dernière séance qu'on a fait avant les vacances, vous allez voir pourquoi..."
"Big bad boom (clap)
In the classroom (clap)"
"We want peace, we want quiet
We don't want a fight (clap)"
.
D. Ecoute de CD. Comment on emploie le silence & les nuances faible/fort dans différentes musiques.
Igor Stravinsky: extrait du Sacre du Printemps
Saïd Chraibi: oud du Maroc (Taksim)
Karlheinz Stockhausen: Mantra
Robert Patterson: Quintus
Soul Asylum: Caged Rat
E. Jeu du chef d'orchestre
Dans ce jeu, une personne se met face au groupe, et s'éfforce de solliciter une expression sonore/musicale (spontanée ou dirigée) de la part du groupe, avec sa gestuelle.
Je leur apprends un code gestuel qui permet à notre chef d'orchestre d'indiquer aux différentes sections d'instruments quand elles doivent jouer, et de leur indiquer l'interprétation souhaitée (lent/rapide, doux/fort, seul/tous);
5ème SÉANCE 9 mars 2006
1. Retours sur la projection de "l'Emigrant"
2. Échauffement + chant
3. Présentation des percussions
1) je présente l'instrument
- techniques de jeu
- effets = timbres
- piano/forte, lent/rapide, grave/aigu
2) je choisis un enfant (parmi ceux qui se proposent )pour jouer devant la classe
a) l'enfant refait comme ci-dessus;
b) je lui demande de choisir une mélodie à jouer
(c) je lui demande d'imiter un bruit de la vie : vent, pluie, auto, moto, marche, avion, oiseau etc.;
d) l'enfant retourne à sa place
4. Jeu du chef d'orchestre, avec voix
Dans ce jeu, une personne se met face au groupe, et s'éfforce de solliciter une expression sonore/musicale (spontanée ou dirigée) de la part du groupe, avec sa gestuelle.
Je leur apprends un code gestuel qui permet à notre chef d'orchestre d'indiquer aux différentes sections d'"instruments" quand elles doivent jouer, et de leur indiquer l'interprétation souhaitée (lent/rapide, doux/fort, seul/tous).
Texte du projet
RÉSIDENCE ARTISTIQUE DE
LA COMPAGNIE DU P'TIT MATIN
À L'ESPACE 1789 DE SAINT-OUEN
PROJET D'INTERVENTION ARTISTIQUE EN MILIEU SCOLAIRE:
ATELIER DE CRÉATION D'UNE MUSIQUE D'ACCOMPAGNEMENT SUR FILM MUET.
(Intervenant: Juan Saubidet, musicien de la Compagnie)
Pour en avoir fait plusieurs fois l'expérience, je suis convaincu qu'accompagner musicalement un film muet est une aventure unique et extrêmement enrichissante.
En effet, c'est la rencontre particulière entre deux formes d'art à part entière, la musique et le cinéma, qui ont ceci de commun d'exister et de développer leur dramaturgie dans le temps. Il se noue à cette occasion un dialogue entre le son et l'image, dans lequel l'imaginaire du musicien est stimulé de façon nouvelle. En cherchant les moyens expressifs d'accompagner ce qui se déroule à l'écran, le musicien est tout naturellement conduit à faire appel à des ressources sonores nouvelles, auxquelles il n'aurait pas eu accès autrement.
De la même façon, le court-métrage va aider l'enfant à s'exprimer en le guidant à la manière d'une partition sur grand écran. L'action qui se déroule à l'écran inspire à l'enfant des gestes musicaux qui sont autant de mises en situation du rapport de l'image au son, dans une perspective inédite jusque-là.
La contrebasse de J. Saubidet sera présente comme personnage à part entière de cette création, apportant les multiples couleurs de sa palette sonore: rythmes, graves, percussions, mélodies chantées à l'archet, effets sonores,... et sa taille physique impressionnante. De cette manière les enfants auront une première expérience de jouer avec un "vrai" instrument, ce qui diminuera encore plus la distance entre eux et le monde de la création adulte, dans lequel ils seront ainsi entrés sans s'en être rendu compte, le plus naturellement du monde.
Ce monde de la création leur appartient de plein droit, comme à chacun d'entre nous, c'est seulement l'appréhension de "mal faire" qui nous en tient éloigné. Quel dommage, alors que tant d'expériences enrichissantes sont là, à notre portée!
> DÉROULEMENT DE L'ATELIER.
> 1ère étape (7 séances)
Les enfants sont invités à explorer en groupe les sonorités de divers petits instruments de percussion, d'objets quotidiens (papier, boîtes en plastique, bouchons de stylo, etc.) ou tout simplement de leur corps. À travers des jeux d'improvisation, un premier travail sur le rythme peut s'ébaucher, avec des onomatopées et ces objets.
Nous construisons ensemble quelques instruments simples qui illustrent les mécanismes de production de la vibration qui sont à l'oeuvre dans les "vrais" instruments de musique: colonne d'air, corde vibrante, résonateurs, etc.
L'intervenant enregistre ces essais, de manière à pouvoir s'en servir ultérieurement comme matériau de travail.
> 2ème étape (3 séances)
Commence le travail musical proprement dit: l'intervenant montre comment, à partir d'un élément musical de base, l'enfant peut développer sa créativité en appliquant des techniques de transformation du matériau. Ces techniques s'inspirent de celles qui sont employées par les "vrais" compositeurs dans leur travail.
Changements du rythme, des hauteurs, des timbres, des nuances, création d'accompagnements, confection d'instruments spéciaux, mise en scène ou en espace, etc.
> 3ème étape (6 séances)
Nous visionnons le film, pour isoler les séquences qui feront l'objet d'une mise en musique par le groupe.
Les enfants et l'intervenant élaborent ensemble les éléments d'une partition. Différentes plages musicales sont conçues où chaque participant joue un rôle de compositeur/instrumentiste. Le groupe explore notamment comment exprimer une émotion précise à travers les sons et leur agencement. Différents climats sont ainsi recherchés, qui seront exploités pour la sonorisation du film.
> 4ème étape (4 séances)
Finalisation de la partition (les différentes plages sont articulées entre elles) et répétition avec le film. Préparation aux contraintes propres à la représentation (attitude scénique, respect des conventions musicales nécessaires pour le jeu de groupe, saluer, etc.)
> 5ème étape
Présentation du travail lors du festival "Cinéma Muet & Instruments Parlants" à l'Espace 1789 de Saint-Ouen (juin 2006).
Le travail s'échelonnera de janvier à juin 2006,
avec une classe de niveau CE2-CM1.
> LE SENS D'UN ATELIER ARTISTIQUE.
Au départ, l'artiste est quelqu'un qui commence par faire son "truc" pour son plaisir personnel, pour s'occuper, pour tenir ses démons à distance, pour rencontrer des gens ou pour s'isoler, les motivations sont nombreuses. Pourtant, de manière insidieuse, une autre question se profile de loin en loin, toujours plus présente: comment s'y prendre pour exprimer la vision que perçoit sa sensibilité propre, et qui n'arrête pas de chercher à parler dans tout ce qu'il fait - mais à qui il manque le langage construit par laquelle se manifester aux autres et au monde?
Le musicien - c'est celui que je connais le mieux - tous les jours, il va se poser la question, "comment faire en sorte que ce que je joue soit beau?" Et c'est quoi, beau? Il faut déjà que je sache un peu répondre à ça; alors je cherche, j'écoute, je trie, je teste, je m'ouvre à la nouveauté, je me mets en éveil de mes sensations, de mon émotion, de ce qui résonne en moi en présence d'un objet musical (ou même sonore).
Au bout d'un moment que l'artiste fait cela, je pense qu'il développe une faculté particulière qu'on pourrait nommer (sans prétention, il va de soi) "sentir et penser par soi-même". En gros, "par soi-même" veut dire par opposition à tout le bourrage de crâne qu'il a subi antérieurement (et qu'il subit encore, merci les mass-média et la pub!), qui a instillé en son esprit tout un fatras de préconceptions le plus souvent inutiles, et parfois nocives.
Alors, ce travail de recherche de la beauté va ressembler à un long et lent réveil, où peu à peu le dormeur reprend possession de son corps après l'absence de la nuit.
Peut-on imaginer que celui qui a déjà fait un bout de ce parcours, ait envie de faire bénéficier d'autres personnes de son expérience? Que ce soit seulement possible de transmettre ce genre de chose?
Je pense que oui. Et je pense que l'enfant, particulièrement mais pas seulement, sait se servir de ces aperçus du merveilleux que l'artiste (mais pas seulement) peut lui donner à voir, pour nourrir cet être qui aspire à "sentir et penser par soi-même".
Juan Saubidet, octobre 2005.
LA COMPAGNIE DU P'TIT MATIN
À L'ESPACE 1789 DE SAINT-OUEN
PROJET D'INTERVENTION ARTISTIQUE EN MILIEU SCOLAIRE:
ATELIER DE CRÉATION D'UNE MUSIQUE D'ACCOMPAGNEMENT SUR FILM MUET.
(Intervenant: Juan Saubidet, musicien de la Compagnie)
Pour en avoir fait plusieurs fois l'expérience, je suis convaincu qu'accompagner musicalement un film muet est une aventure unique et extrêmement enrichissante.
En effet, c'est la rencontre particulière entre deux formes d'art à part entière, la musique et le cinéma, qui ont ceci de commun d'exister et de développer leur dramaturgie dans le temps. Il se noue à cette occasion un dialogue entre le son et l'image, dans lequel l'imaginaire du musicien est stimulé de façon nouvelle. En cherchant les moyens expressifs d'accompagner ce qui se déroule à l'écran, le musicien est tout naturellement conduit à faire appel à des ressources sonores nouvelles, auxquelles il n'aurait pas eu accès autrement.
De la même façon, le court-métrage va aider l'enfant à s'exprimer en le guidant à la manière d'une partition sur grand écran. L'action qui se déroule à l'écran inspire à l'enfant des gestes musicaux qui sont autant de mises en situation du rapport de l'image au son, dans une perspective inédite jusque-là.
La contrebasse de J. Saubidet sera présente comme personnage à part entière de cette création, apportant les multiples couleurs de sa palette sonore: rythmes, graves, percussions, mélodies chantées à l'archet, effets sonores,... et sa taille physique impressionnante. De cette manière les enfants auront une première expérience de jouer avec un "vrai" instrument, ce qui diminuera encore plus la distance entre eux et le monde de la création adulte, dans lequel ils seront ainsi entrés sans s'en être rendu compte, le plus naturellement du monde.
Ce monde de la création leur appartient de plein droit, comme à chacun d'entre nous, c'est seulement l'appréhension de "mal faire" qui nous en tient éloigné. Quel dommage, alors que tant d'expériences enrichissantes sont là, à notre portée!
> DÉROULEMENT DE L'ATELIER.
> 1ère étape (7 séances)
Les enfants sont invités à explorer en groupe les sonorités de divers petits instruments de percussion, d'objets quotidiens (papier, boîtes en plastique, bouchons de stylo, etc.) ou tout simplement de leur corps. À travers des jeux d'improvisation, un premier travail sur le rythme peut s'ébaucher, avec des onomatopées et ces objets.
Nous construisons ensemble quelques instruments simples qui illustrent les mécanismes de production de la vibration qui sont à l'oeuvre dans les "vrais" instruments de musique: colonne d'air, corde vibrante, résonateurs, etc.
L'intervenant enregistre ces essais, de manière à pouvoir s'en servir ultérieurement comme matériau de travail.
> 2ème étape (3 séances)
Commence le travail musical proprement dit: l'intervenant montre comment, à partir d'un élément musical de base, l'enfant peut développer sa créativité en appliquant des techniques de transformation du matériau. Ces techniques s'inspirent de celles qui sont employées par les "vrais" compositeurs dans leur travail.
Changements du rythme, des hauteurs, des timbres, des nuances, création d'accompagnements, confection d'instruments spéciaux, mise en scène ou en espace, etc.
> 3ème étape (6 séances)
Nous visionnons le film, pour isoler les séquences qui feront l'objet d'une mise en musique par le groupe.
Les enfants et l'intervenant élaborent ensemble les éléments d'une partition. Différentes plages musicales sont conçues où chaque participant joue un rôle de compositeur/instrumentiste. Le groupe explore notamment comment exprimer une émotion précise à travers les sons et leur agencement. Différents climats sont ainsi recherchés, qui seront exploités pour la sonorisation du film.
> 4ème étape (4 séances)
Finalisation de la partition (les différentes plages sont articulées entre elles) et répétition avec le film. Préparation aux contraintes propres à la représentation (attitude scénique, respect des conventions musicales nécessaires pour le jeu de groupe, saluer, etc.)
> 5ème étape
Présentation du travail lors du festival "Cinéma Muet & Instruments Parlants" à l'Espace 1789 de Saint-Ouen (juin 2006).
Le travail s'échelonnera de janvier à juin 2006,
avec une classe de niveau CE2-CM1.
> LE SENS D'UN ATELIER ARTISTIQUE.
Au départ, l'artiste est quelqu'un qui commence par faire son "truc" pour son plaisir personnel, pour s'occuper, pour tenir ses démons à distance, pour rencontrer des gens ou pour s'isoler, les motivations sont nombreuses. Pourtant, de manière insidieuse, une autre question se profile de loin en loin, toujours plus présente: comment s'y prendre pour exprimer la vision que perçoit sa sensibilité propre, et qui n'arrête pas de chercher à parler dans tout ce qu'il fait - mais à qui il manque le langage construit par laquelle se manifester aux autres et au monde?
Le musicien - c'est celui que je connais le mieux - tous les jours, il va se poser la question, "comment faire en sorte que ce que je joue soit beau?" Et c'est quoi, beau? Il faut déjà que je sache un peu répondre à ça; alors je cherche, j'écoute, je trie, je teste, je m'ouvre à la nouveauté, je me mets en éveil de mes sensations, de mon émotion, de ce qui résonne en moi en présence d'un objet musical (ou même sonore).
Au bout d'un moment que l'artiste fait cela, je pense qu'il développe une faculté particulière qu'on pourrait nommer (sans prétention, il va de soi) "sentir et penser par soi-même". En gros, "par soi-même" veut dire par opposition à tout le bourrage de crâne qu'il a subi antérieurement (et qu'il subit encore, merci les mass-média et la pub!), qui a instillé en son esprit tout un fatras de préconceptions le plus souvent inutiles, et parfois nocives.
Alors, ce travail de recherche de la beauté va ressembler à un long et lent réveil, où peu à peu le dormeur reprend possession de son corps après l'absence de la nuit.
Peut-on imaginer que celui qui a déjà fait un bout de ce parcours, ait envie de faire bénéficier d'autres personnes de son expérience? Que ce soit seulement possible de transmettre ce genre de chose?
Je pense que oui. Et je pense que l'enfant, particulièrement mais pas seulement, sait se servir de ces aperçus du merveilleux que l'artiste (mais pas seulement) peut lui donner à voir, pour nourrir cet être qui aspire à "sentir et penser par soi-même".
Juan Saubidet, octobre 2005.
Sunday, April 02, 2006
Comment ce projet a vu le jour
Je suis musicien (contrebassiste, compositeur) professionnel, et je travaille régulièrement avec Michèle Guigon et sa Cie. du P'tit Matin depuis 1992.
En septembre 2005, Denis Vemclefs, le nouveau directeur de l'Espace 1789 de Saint-Ouen, a fait appel à Michèle Guigon pour mettre en place une résidence artistique: faire des créations, jouer des spectacles et animer des stages et des ateliers en direction du public audonien.
C'est dans ce cadre que j'ai proposé de mettre en place un atelier musique pour des enfants de Saint-Ouen, et ce projet a reçu le soutien de Michèle et Denis.
Nous nous sommes mis d'accord sur le projet suivant:
- objectif final: aboutir à la musique d'accompagnement d'un film muet de mon choix (j'ai pris un Charlot, "l'Emigant") qui sera jouée par les enfants en public;
- travailler avec les enfants sur différents aspects de la matière sonore, afin de les sensibiliser aux possibilités d'expression et de créativité offertes par la pratique de la musique;
- à raison de 20 séances hebdomadaires entre janvier et juin 2006.
Il ne me restait plus qu'à trouver un(e) instituteur(rice) qui avait envie de faire participer sa classe à ce travail, alors Carole Chouraqui (relations publiques de l'Espace 1789) a fait passer le message dans différentes écoles de Saint-Ouen. C'est ainsi que Angélique Lenhart, très dynamique maîtresse d'une classe de CM2 à l'école Paul Langevin, a eu vent du projet et a pris contact avec nous.
Nous nous sommes rencontrés et mis d'accord assez vite sur les modalités de mon intervention, et dès la semaine suivante j'ai pu rencontrer les enfants de la classe pour leur parler de ce que je proposais de faire. Ils ont tout de suite montré un enthousiasme réjouissant, qui ne se dément pas depuis - au contraire!
L'atelier a démarré fin janvier et nous avons fait jusqu'à présent 8 séances. Je travaille en collaboration avec Laurence Poirot, également musicienne et chanteuse, afin de proposer aux enfants des activités diversifiées autour de la voix, du mouvement, du rythme, des percussions, de l'improvisation de matières sonores.
En septembre 2005, Denis Vemclefs, le nouveau directeur de l'Espace 1789 de Saint-Ouen, a fait appel à Michèle Guigon pour mettre en place une résidence artistique: faire des créations, jouer des spectacles et animer des stages et des ateliers en direction du public audonien.
C'est dans ce cadre que j'ai proposé de mettre en place un atelier musique pour des enfants de Saint-Ouen, et ce projet a reçu le soutien de Michèle et Denis.
Nous nous sommes mis d'accord sur le projet suivant:
- objectif final: aboutir à la musique d'accompagnement d'un film muet de mon choix (j'ai pris un Charlot, "l'Emigant") qui sera jouée par les enfants en public;
- travailler avec les enfants sur différents aspects de la matière sonore, afin de les sensibiliser aux possibilités d'expression et de créativité offertes par la pratique de la musique;
- à raison de 20 séances hebdomadaires entre janvier et juin 2006.
Il ne me restait plus qu'à trouver un(e) instituteur(rice) qui avait envie de faire participer sa classe à ce travail, alors Carole Chouraqui (relations publiques de l'Espace 1789) a fait passer le message dans différentes écoles de Saint-Ouen. C'est ainsi que Angélique Lenhart, très dynamique maîtresse d'une classe de CM2 à l'école Paul Langevin, a eu vent du projet et a pris contact avec nous.
Nous nous sommes rencontrés et mis d'accord assez vite sur les modalités de mon intervention, et dès la semaine suivante j'ai pu rencontrer les enfants de la classe pour leur parler de ce que je proposais de faire. Ils ont tout de suite montré un enthousiasme réjouissant, qui ne se dément pas depuis - au contraire!
L'atelier a démarré fin janvier et nous avons fait jusqu'à présent 8 séances. Je travaille en collaboration avec Laurence Poirot, également musicienne et chanteuse, afin de proposer aux enfants des activités diversifiées autour de la voix, du mouvement, du rythme, des percussions, de l'improvisation de matières sonores.
